Les risques technologiques sont liés à la maîtrise et la production importante d’énergie, à la fabrication, à la manutention et au stockage de produits chimiques et à la mobilité des biens et des personnes. Les risques technologiques se matérialisent le plus souvent par des incendies, des rejets de polluants et/ou des explosions. D’autres phénomènes comme la noyade peuvent être ajoutés lorsqu’un évènement concerne la rupture de barrages ou le naufrage d’un navire. Il est ainsi possible de scinder les risques technologiques en deux catégories : les risques liés à des activités de production et de stockage et les risques liés aux flux qu’ils s’agissent du transport de personnes (par véhicule personnel, car, train, bateau ou avion) ou du transport de matières, en particulier, dangereuses (par camion, navire, train ou avion).
Ces risques, lorsqu’ils surviennent, peuvent avoir des conséquences environnementales (animaux sauvages tués, pollution de nappes phréatiques…), économiques (dommages matériels, pertes de production…), humaine (décès et blessés…) et sociale (chômage partiel ou temporaire, destruction d’habitats…) importantes mais variables selon leur origine (voir l’échelle européenne des accidents industriels). Les marées noires, dues au naufrage de navire pétrolier, ont généralement des effets principalement environnementaux et écologiques alors, qu’à l’inverse, l’explosion de silo de stockage de céréales comme l’accident survenu en 1997 à Blaye ou l’explosion de la poudrerie de Grenelle en 1794 à Paris (première catastrophe technologique en France) n’ont des conséquences essentiellement qu’humaines et sociales.
Les risques technologiques engendrent de nombreux accidents ou incidents comme le révèle la base de données Analyse, Recherche et Information sur les Accidents (ARIA)1. En effet, elle enregistre, en moyenne par an, 1 900 évènements de ce type à travers le monde. Fort heureusement, l’essentiel de ces événements n’ont aucune conséquence néfaste et ne reste qu’au stade du « presque accident ». En Normandie et, ce, d’après les données Géorisques de 20202, les risques technologiques sont omniprésents puisque 2919 installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), dont 109 installations Seveso, et 3 installations nucléaires civiles sont implantées sur son territoire auxquelles s’ajoutent les flux de matières dangereuses qui leurs sont associés et qui s’effectuent aussi bien par voie terrestre (camion ou réseau TRAPIL…), ferroviaire, marine ou fluviale. Entre 1794 et 2020, ces activités ont ainsi été à l’origine de 800 accidents ou incidents (d’après la base ARIA) parmi lesquels se trouve l’incendie du 26 septembre 2019 de Normandie-Logistique et Lubrizol3.